Texte: Claire Jean
Photo: Marie Simoneau
Définition du dictionnaire : Intrus : Personne qui s’introduit dans un lieu, une société sans y être invitée, attendue, sans en avoir le droit.
Définition plus juste du spectacle : Intruses: personnes, de préférence des femmes, qui introduisent du nouveau dans l’univers de chacune sans y être invitées.
Des vestiges de la nuit de contes de la veille servent d’éléments de
décor. Trois oiseaux en origami rouge et crème fabriqués avec des
dépliants du festival par un bénévole de la nuit sont accrochés au mur
de briques de la salle. Une vertèbre d’animal, suspendue, tenue par un
ruban rouge et plus loin un foulard crème, rayé de rouge. Et la soirée
commence. On plonge dans un monde de volatiles où tout est volatile…
Julie Boitte, une grue blanche et Myriam Pellicane, un grand héron se
titillent l’une l’autre ajoutant une phrase, un bout de chanson ou une
partie d’histoire décalée au récit de l’autre. Deux fortes présences qui
se déplacent comme des oiseaux, les pieds dans l’eau. Chacune cherche
et trouve sa nourriture dans les méandres de la rivière : un cachalot,
un taureau, une galette. Par moments, on voit apparaître un oiseau avec
des sabots, une femme jaguar, le Minotaure, une vieille femme arabe
millénaire, un spectre de femme « je suis enfermée ici pour un temps
indéterminé… c’est pire que pour toujours »
Myriam coud à la main les grands morceaux d’histoires rouges et Julie
ajoute dentelle, broderie, poésie, aux robes de sang cousues par
Myriam. Jamais elles ne se touchent, mais il se dégage de leur travail
une complicité intrusive aux allures fusionnelles et quand la soirée
prend fin, Myriam Boitte et Julie Pellicane redeviennent Myriam
Pellicane et Julie Boitte… |
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