Musiques populaires, une épopée française, à écouter:
La tradition orale est un moyen de connaissance, un des plus merveilleux, il a mauvaise réputation: il trouve sa source sur la route, les conteuses sont des vagabondes qui nagent dans les eaux profondes de l'inconnu social...... Ce qui vibre dans les contes c'est l'or pur des légendes aussi bien que le souffle monstre du forgeron... Ce qu'il contient aussi c'est l'art de rêver : nous ne sommes pas ce que nous mangeons, ni ce que nous pensons, nous sommes ce que nous rêvons. Le conte est un outil de rédemption. Ce que le conteur préserve c'est la source fraiche de la connaissance direct, formée de mille courants à l'état sauvage. Ce qui compte c'est de retrouver le courant souterrain d'un esprit en accord avec sa chair. Sous l'extravagance, il y a cette réalité grave, cette ultime terrain de jeu, cette expérience stupéfiante de l'instant.
Myriam Pellicane
"Myriam Pellicane a l’art de la parole en folle-sagesse. Baroque ou gothique, avec ses costumes et ses coiffures elle est déjà à elle seule, tout un univers. Cet univers se déploie pour emporter le public vers une puissante et surprenante traversée ici ponctuée de sang, de chair, de romance, de quête et de facéties…"
"Myriam Pellicane nous offre deux très
belles histoires à écouter et à savourer : le pivert | la femme
qui pêche
J'ai croisé son chemin lors du festival conteurs en campagne cette automne dans une petite église. Un moment hors du temps... la parole est magique quand elle est portée par une conteuse dans l'âme... et l'humour rend les choses plus légères, tout en parlant vrai. Car il y a toujours une petite part de vérité dans les histoires, demandez au conteur !
J'ai croisé son chemin lors du festival conteurs en campagne cette automne dans une petite église. Un moment hors du temps... la parole est magique quand elle est portée par une conteuse dans l'âme... et l'humour rend les choses plus légères, tout en parlant vrai. Car il y a toujours une petite part de vérité dans les histoires, demandez au conteur !
Plus que jamais, nous avons besoin des
artistes pour réinventer le monde, être en mouvement… Ne
l'oubliez pas !
pour écouter, c'est sur le lien:
L'engagement
de la conteuse est un engagement qui se manifeste avec le corps en
jeu, son discours n'a pas à émettre une opinion, elle veille à
conserver intact un état de perception, voir est primordial, elle a
quitté les machines à fabriquer la pensée, il n'a pas à être
raisonnable.
Pour ça il lui faut se débarrasser de sa culpabilité, vivre des expériences de magicienne, pour atteindre cette parole généreuse, qui s'adapte, qui a du coeur. On se fout de ce que les bien pensants nomment réalité, la conteuse la trahit sans cesse car la réalité du monde passe par des faisceaux d'énergies qui bougent sans cesse, elle est organique, sensible, elle est conçue pour le voyage.
Pour ça il lui faut se débarrasser de sa culpabilité, vivre des expériences de magicienne, pour atteindre cette parole généreuse, qui s'adapte, qui a du coeur. On se fout de ce que les bien pensants nomment réalité, la conteuse la trahit sans cesse car la réalité du monde passe par des faisceaux d'énergies qui bougent sans cesse, elle est organique, sensible, elle est conçue pour le voyage.
Myriam Pellicane
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"Si tu as de la lumière, ne la colle pas dans la tronche de celui qui n'en a pas car il y verra que d'tchi" dessin Kazuo Kamimura |
Les
contes merveilleux sont des cartographies, ils sont fait pour jouer
dans le noir : quand la conteuse raconte, elle voit des choses,
entends des sons, marche sur des chemins imprévisibles...
Raconter pour moi est une occasion de redécouvrir un pan du répertoire traditionnel inconnu.
Raconter pour moi est une occasion de redécouvrir un pan du répertoire traditionnel inconnu.
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À tous les enfants qu’on a perdu, à tous nos parents partis aux pays des morts, à tous ceux qui ont été vaincus, à là grand mère barbue qui habite dans la lune, à la beauté intersidérale de notre lien avec Dame la Mort, aux Dieux animaux dans les cavernes, et à ce que murmure la mante religieuse dans mes cheveux... Toile : Leonora Carrington https://vimeo.com/45236474
Raconter,
avec ses mélodies étranges en sous-discours, qui parfois émergent
en bribes chantées ou psalmodiées, ses héros et héroïnes
illégitimes, ses incantations « dont les significations
latentes déroutent le désir d'interprétation » Nicole
Belmont
Le
conte merveilleux se déroule le plus souvent dans un univers
familier jusque dans l'au-delà et la fantaisie. Cette façon de dire
où la poétique vient « altérer », rendre autre, avec
ce que René Char nomme son « énergie disloquante »
Nicole Belmont
Peut-être
faut-il, pour les siècles qui viennent, s'obstiner à faire du conte
afin d'introduire dans le monument blanc du futur un peu de nuit des
temps, un peu de temps nocturne.
Pourquoi raconter des histoires? http://www.artsdurecitwebdoc.com/#La_r%C3%A9ponse_des_conteurs_2016_
Les
mythes nous rappellent que nous sommes tous des enfants de la
légende.
Leur mise en jeu peut révéler des moments sublimes et des trappes.
Ils
touchent au frisson, cet état d'enfance où cohabitent la peur et la
jubilation.
Le
conte est contestataire par nature, il est anticonformiste,
transgressif, il n'est pas question de morale, c'est un outil de
finesse et de communication pour celui qui raconte.
Les
écureuils ne vont pas à l'école
faut pas pousser entendu dans un débat sur le conte
Danse
! quand tu es mortifiée, c'est dans le champ de bataille que la
guerrière danse, libre de l'emprise du moi, elle tournoie et chante,
quand elle échappe à sa propre importance, elle danse!
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"il faut 100 échecs pour atteindre la cible"
Dôgen Zenji
Dôgen Zenji
C'est l'histoire d'un enfant qui a
pécho un petit souriceau bleu.
C'était un gosse qui avait encore toutes ses dents de lait, ses oreilles décollées et ses premiers cheveux, il était frêle comme le souriceau bleu mais déjà chasseur, la classe... Le petit souriceau lui a dit : "ne me tue pas mainant, stp, ma chair est maigre, ma peau est trop fine, attends que je devienne une grosse souris!" Le gamin lui réponds : "Vas y, tu parles comme si tu étais important" Souriceau bleu lui réponds : "parce que si t'es petit t'as moins de valeur?"..... heu... "t'as déjà vu un ours ? non ? ben tant mieux pour toi, t'aimerai mourir aujourd'hui? non ? .... t'es une proie, comme moi...!" Le gamin lui a dit : " ok, va t'en, deviens une grosse souris et moi je vais essayer de devenir grand et fort et on verra bien si on se recroise un jour..." Ils se sont séparés, à ce jour, ils ne se sont pas revus, ils sont toujours en train de grandir... dessin : Taiyou Matsumoto |
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Vert été, fragile et fou. |
Elles arrivaient du désert jusque dans ma chambre à Oran, elles racontaient des histoires dont : "Rends moi mon foie!", cette histoire horrifique que j'ai entendu des années plus tard en France, racontée par Fiona Macleod.... Ces vieilles femmes ont fait mon apprentissage, avec tous leurs tatouages, leurs dobs ( lézards du désert), leurs fennecs, leurs bijoux et leur malice, je les aime tant, je leur doit tant.... Elles sentaient fort le savon de marseille avec leur voile si blanc, étranges grands mères qui ont marqué du feu de dieu mon coeur avec leur mystère sans borne et leur terrible vastitude...
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au bercail
vive l'anarchie
Lug -la cour des Voraces -
vive l'anarchie
Lug -la cour des Voraces -
2018 - Prison de Limoges ....Quand on
raconte en maison d'arrêt, bien entendu le secret est total .. tout
ce que je peux dire c'est que j'ai rencontré des humains au cœur
ouvert, insolents mais sans aucune arrogance..des contemplatifs au
silence assourdissant, désabusés et fiers tout à la fois... des
hommes et des femmes calmes en apparence mais qui ont dans le corps
des loups noirs, des lionnes, des fauves indomptables : c'est
important, me semble t il qu'il faille les reconnaître, ces fauves
là sont bien mes frères et sœurs ....
Merci au Festival Coquelicontes ( oui oui il en avait un qui avait un grand père fumeur d'opium raconteur de bébés fantômes pleurants dans les rizières)
Dessin Furuya
Merci au Festival Coquelicontes ( oui oui il en avait un qui avait un grand père fumeur d'opium raconteur de bébés fantômes pleurants dans les rizières)
Dessin Furuya
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Toulouse avec Fred Naud, conteur |
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