"l'émotion c'est quand il y a contradiction entre ce que le spectateur imaginait, ce qu'il a anticipé et ce qui se passe réellement " Gisèle Vienne

J'ai croisé son chemin lors du festival conteurs en campagne cette automne dans une petite église. Un moment hors du temps... la parole est magique quand elle est portée par une conteuse dans l'âme... et l'humour rend les choses plus légères, tout en parlant vrai. Car il y a toujours une petite part de vérité dans les histoires, demandez au conteur !
Pour ça il lui faut se débarrasser de sa culpabilité, vivre des expériences de magicienne, pour atteindre cette parole généreuse, qui s'adapte, qui a du coeur. On se fout de ce que les bien pensants nomment réalité, la conteuse la trahit sans cesse car la réalité du monde passe par des faisceaux d'énergies qui bougent sans cesse, elle est organique, sensible, elle est conçue pour le voyage.
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"Si tu as de la lumière, ne la colle pas dans la tronche de celui qui n'en a pas car il y verra que d'tchi" dessin Kazuo Kamimura |
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Le conte traditionnel ne s'inscrit pas dans un ordre établi : il est amoral, déraisonnable et frondeur.
Le
mythe, la légende, le conte et la poésie, par la mise en question de la
condition et de la destinée humaines, sont au
cœur de l'engagement personnel. Le territoire de la tradition orale
peut ainsi se révéler être le champ d'une profonde confrontation
politique.
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Raconter pour moi est une occasion de redécouvrir un pan du répertoire traditionnel inconnu.
Rencontres avec le public adolescent :
collège,
lycées et jeunes adultes :
4 jours ou une semaine en
résidence dans la cité scolaire :
Myriam Pellicane propose des
demi-journées avec une classe pour raconter des histoires et
échanger librement avec les jeunes.
3 heures est idéal, dans une
classe ou le CDI, ou une autre salle fermée.
Le projet étant de
toucher aux thèmes sensibles que sont les conduites à risque,
libérer la parole, déclencher le rire, les confidences, faire
parler la légende, les rumeurs, explorer les interdits à travers
les mythes et les expériences actuelles.
Se mettre en immersion
comme on entre dans un jeu vidéo ou pour en créer un autre.
Pousser
l'audace et "péter le système" qui fait la victime,
l'esclave de l'autre.
L'univers des adolescents connecté aux
nouvelles technologies peut se lier aux contes traditionnels et
devenir fondateur.
Comme dans les jeux vidéos, le héros des
histoires a des niveaux à franchir, des épreuves, il fait des
rencontres surprenantes, relève des défis, transgresse des
interdits, c'est un solitaire qui se fait des amis, une famille, une
tribu.
Ainsi les jeunes peuvent s'identifier et progresser à
travers ces valeurs retrouvées, il apprend à se connaitre lui-même
à travers ses réactions, ses prises de parole en cours de
narration, dans l'acte de dire.
Ainsi la conteuse dérange et lie
d'amitié en ouvrant son univers étrange avec un répertoire
ancestral des contes de la peur, en abordant parfois la sexualité,
les tabous, la mort, les blessures sentimentales, en se mettant à
disposition de ce qui s'invente aujourd'hui dans les codes de
comportement, les rêves, l'insurrection, les malaises,
l'humour...
Quels sont les héros et héroïnes qui fascinent les
jeunes ? pourquoi ne pas oser envisager une destinée, une aventure
ou le courage de toucher à qui je suis? qu'est-ce que je sens ?
Pourquoi ne pas jouer à changer de sexe, de pays, de parents pour
simplement ouvrir d'autres façon de penser, de voir le monde ?
Le
mode s'effectue en improvisation, la conteuse, en fonction des
turbulences et questions oriente son récit et questionne l'humeur,
le dedans.
Les adultes connaissent-ils la culture des adolescents
et des jeunes adultes?
Quelle expérience de la vie ont-ils déjà
en eux? Quelle philosophie ? Ont-ils des croyances?
Qu'est-ce qui
les rend intelligents ? joyeux ? tristes?
Arrive-t-on, nous,
adultes à dénicher le trésor qui est en eux ?
C'est ce qui
pousse la conteuse à se mettre en exploration, en état de curiosité
et d'étonnement pour créer la rencontre et amplifier la créativité
des adolescents.
Une aventure palpitante.
la team des Shinigamis de St Fons - Théâtre Jean Marais
Manga vivant,
Un blog à visiter, toutes les aventures avec les ados : http://smilelegoutdusangdanslabouche.blogspot.com/
Québec 2019 - Myriam Pellicane rencontre les jeunes adultes du Centre St Michel - Maison des Arts de la Parole - Sherbrooke- Des jeunes qui viennent d'arriver de Syrie, du Maroc, d'Algérie, de l'Europe de l'Est, de Libye, du Liban, du Continent Noir, des natifs, des sang mêlés, des jeunes des premières nations Inuk du Yukon..; tout en racontant des histoires, on touche les souvenirs douloureux, les enfances déchirées en lambeaux, les intégrismes, les tabous, les rites, la poésie qui sauve la vie... Comment raconter? un jeune prends la parole : "j'ai la haine, comment je fais? je raconte avec ma haine?" ...des remarques se font sur mes histoires : les chutes,les fin sont étranges "en fait, elles ne sont pas finies?" je parle de l'intérêt que rien n'est jamais fini, que ce qu'on appelle fin est une porte ouverte, que le chemin ne s'arrête jamais, le héros, l'héroïne d'une histoire repartent toujours à la fin vers d'autres aventures, les filles évoquent la fin des contes : ils se marièrent... le mariage est une étape et non une fin, la tradition en parle toujours comme un deuil, c'est donc une petite mort et il faut ensuite entamer un autre parcours, une émancipation de la femme? toutes les filles sont au taquet sur le sujet, d'ailleurs un jeune homme quitte la salle, fâché devant cette liberté de parole des femmes de son pays.... une bonne ambiance s'installe, les esprits s'affûtent...Toujours sur la fin des histoires, ça discute... on se dit que le conteur ou la conteuse raconte et quand il sent le moment de s'arrêter, il dit : "voilà!" on est d'accord pour dire qu'il y a quelque chose de puissant dans l'acte de s'arrêter au bon moment...Viens alors le thème de la peur, un jeune homme témoigne : "Ma cousine raconte que dans sa fuite, elle est passée sur un pont et en regardant la rivière, elle a vu "une poupée morte" flotter sur l'eau, cette vision l'a bouleversée...elle s'est mise à courir dans la forêt et là dans les feuilles mortes, elle a vu à nouveau cette poupée morte, et depuis elle hante ses rêves.." Ce jeune garçon nous dit qu'à chaque fois que sa cousine lui raconte cette histoire, ce souvenir, il est fasciné par la peur qui s'en dégage et la puissance de son récit et il demande : "je sens bien que lorsque je raconte l'histoire de ma cousine, je n'arrive pas à toucher le coeur de l'histoire comme elle sait le faire elle....;Récits en langue arabe, devinettes, énigmes, le rire est aussi au rdv, on parle des tyrans, de Bob Marley, de tatouages, une fraternité, une sororité émerge de ces matinées inoubliables...
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Les Diseurs d'histoires, résidence 2018, Haute Marne, Oct/nov 2018 pour le Festival. Merci à Michèle Moilleron et Emmanuelle Millère, à tous les publics croisés dans les villes et les villages : Chalindrey, Langres, Nogent, Vaillant, Chevillon... |
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Yoga égyptien... en cours.. "la Mort est aujourd'hui devant moi comme la guérison après la maladie comme la première sortie après un accident
la Mort est aujourd'hui devant moi
comme l'odeur de la Myrrhe comme le fait de s'asseoir sous la voile, un jour de vent la Mort est aujourd'hui devant moi comme le Ciel qui se dévoile lorsque l'homme découvre qu'il ne savait pas" Extrait d'un Chant du Peuple de la Vallée Ancienne Egypte |
Dôgen Zenji
C'est l'histoire d'un enfant qui a
pécho un petit souriceau bleu.
C'était un gosse qui avait encore toutes ses dents de lait, ses oreilles décollées et ses premiers cheveux, il était frêle comme le souriceau bleu mais déjà chasseur, la classe... Le petit souriceau lui a dit : "ne me tue pas mainant, stp, ma chair est maigre, ma peau est trop fine, attends que je devienne une grosse souris!" Le gamin lui réponds : "Vas y, tu parles comme si tu étais important" Souriceau bleu lui réponds : "parce que si t'es petit t'as moins de valeur?"..... heu... "t'as déjà vu un ours ? non ? ben tant mieux pour toi, t'aimerai mourir aujourd'hui? non ? .... t'es une proie, comme moi...!" Le gamin lui a dit : " ok, va t'en, deviens une grosse souris et moi je vais essayer de devenir grand et fort et on verra bien si on se recroise un jour..." Ils se sont séparés, à ce jour, ils ne se sont pas revus, ils sont toujours en train de grandir... dessin : Taiyou Matsumoto |
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La
solitude, la tristesse, sont des phénomènes très profonds. Ne pas
chercher à combler... la peur et l'ébranlement cherchent toujours à
combler avec quelque chose de dramatique, de connu. Faut laisser
l'inconnu entrer chez nous...la sensation de solitude n'est pas une
punition, une exclusion, c'est le sens profond de la vie. Il n'y a rien
de personnel, rien de conceptuel. IL faudrait se comporter
comme quand on arrive en pays étranger et qu'on ne connait pas la
langue..; on écoute, impossible d'analyser. La solitude est bleu, amer,
vive, c'est une sensation. Ce n'est pas raisonnable, impossible
d'expliquer, il ne faut surtout pas réduire l'inconnu au connu. Laisser complétement faire, écouter la sensation corporelle, l'approche organique d'une tension ... Les enseignements du Dragon Vert, shivaisme cachemirien... Dessin Kazuo Kamimura |
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Eshun, la nonne zen était vieille, elle a demandé aux moines d'entasser
du bois ds la cour. Elle s'est installée dans le bûcher funéraire et
elle a demandé qu'on y mette le feu. Un moine lui a dit : "hey! Eshun, il fait chaud la dedans?" " quelle drôle de question" a -t-elle répondu et elle est morte. |
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Vert été, fragile et fou. |
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Je suis le bouton d'or du printemps, je chante avec les animaux, je
conjure les larmes des enfants, je suis ton mensonge le plus secret,
fais moi confiance. Entrainement, gestes répétés, incantations
répétées, l'état de répétition est l'état de la vie, l'insecte,
l'oiseau, le chat sauvage, on répète tous, marcher, danser, ça nous rend
joyeux et réceptifs.
Nous
racontons et l'énigme du monde s'en trouve heureusement augmentée.
"Fais confiance à Dieu, mais
attache ton cheval ... " |
vive l'anarchie
Lug -la cour des Voraces -
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Résidence en Haute Marne avec la FDFR 52 et l'association Autour de la terre à Vaillant et Auberive.. La Cigogne Noire avec son dimorphisme sexuel (faut son ADN pour trouver où est le mâle et la femelle), son caractère secret (elle n'aime pas qu'on sache où elle se niche) (et faut pas la prendre en photo pour pas repérer ses planques) avec son caractère sacré : ici et en Afrique Noire... La Cigogne Noire ignore les frontières ...Une grande et belle leçon pour nos esprits étriqués (face aux migrants, aux exilés...) La Cigogne Noire passe du coq à l'âne dans ses voyages.... là bas elle côtoie les Marabouts et les crocodiles, ici elle ne mange que les poissons non pollués des rivières.... elle va là où on lui fout la paix..est ce que c'est elle qui doit nous réapprendre à vivre? à renouer entre le sauvage, les cultures humaines....La Cigogne Noire nous inspire les plus belles danses, les plus beaux chants, les plus belles histoires... Merci à Jean-Jacques Boutteaux, de l'ONF et de la Ligue de Protection des Oiseaux. Dessin Laurence Loutre Barbier |
Merci au Festival Coquelicontes ( oui oui il en avait un qui avait un grand père fumeur d'opium raconteur de bébés fantômes pleurants dans les rizières)
Dessin Furuya
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Toulouse avec Fred Naud, conteur |
TRAVERSER LE MAL, SANS SE PRENDRE POUR L'INCARNATION DU BIEN
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